Chœur : Peintures murales

Les peintures du chœur découvertes fort abimées en 1859 lorsqu’on enleva les stalles
datent de 1435. Elles furent fort restaurées à la fin du 19e siècle par Jean Van der
Plaetsen professeur à l’académie. Ce sont ces peintures du chœur qui révèlent la date à
laquelle celui-ci fut achevé. À gauche, une inscription en néerlandais y indique «Dit heeft
doen maken Willem Clutinck int jaer ons Heeren MCCCCXXXV », soit «Ceci fut
commandé par Willem Clutinck en l’an du Seigneur 1435 ». Les Clutinck appartenaient à
une famille de puissants bourgeois bruxellois.
On retrouve sous les figures des saints, dans le registre inférieur, des petits panneaux
avec des scènes médiévales : des donateurs en attitude de prière ou des blasons. La
restauration des peintures et écoinçons par l’Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA)
grâce à un généreux mécène et aux subsides de la Région de Bruxelles-Capitale redonna
l’éclat d’origine à ses nombreuses représentations de saints.

Un échantillon de ces saints en parcourant le mur de droite dont les peintures sont plus
tardives que celles de gauche.
On découvre, dans la première travée, sainte Gertrude, saint Roch, saint Corneille, saint
Guillaume et sainte Élisabeth de Hongrie.
Sainte Gertrude, fille de Pépin de Landen, et donc sœur de sainte Begge vivant au 7e
siècle, se retira dans le monastère que sa mère avait fondé à Nivelles.
Saint Roch, né dans une famille noble de Montpellier au 14e siècle, distribua ses biens
aux pauvres et fit un pèlerinage à Rome. Il y fut atteint par la peste. Abandonné de tous,
réfugié dans la forêt, Dieu le guérit. De retour en France, il y vécut dans la pénitence et en
pratiquant la charité. Le chien qui l’accompagne, portant un pain dans la gueule, fait
référence au chien qui pourvut à sa subsistance lorsqu’il était abandonné dans la forêt.
Peut-être de là l’expression un roquet.
Saint Corneille devint pape au 3e siècle. Exilé de Rome par l’empereur, il eut la tête
tranchée. Il est donc représenté en pape portant la tiare. Il tient une corne à la main,
référence à la consonance de son nom.
Saint Guillaume de Maleval, une vallée près de Sienne, est un ermite contemplatif qui
vécut au 12e siècle. Après une carrière militaire et une existence dissolue, il effectue, sur
le conseil de Bernard de Clairvaux, les trois grands pèlerinages :
Saint-Jacques-de-Compostelle, Rome et Jérusalem. Puis il revint vivre en anachorète en
Italie. Il eut bientôt des disciples, les Guillemites. C’est l’origine du nom de la gare des
Guillemins à Liège.

Sainte Élisabeth était la fille du roi de Hongrie au 13e siècle. Jeune veuve, elle rejoignit le
Tiers-Ordre franciscain et se dévoua dorénavant uniquement à la charité. Sa
représentation au Sablon la montre vêtue des habits des religieuses de l’ordre qui porte
son nom.

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